Ancrée dans la vie des travailleurs, l’ACO rappelle l’engagement constant du mouvement ouvrier dans la lutte contre l’extrême droite et la xénophobie.
Fidèles à ceux avec qui nous vivons, travaillons, luttons, nous dénonçons l’imposture sociale que représentent le programme et l’action du Front National.
Ce parti cherche à se faire passer comme un rempart face aux dangers de la mondialisation. Pourtant ses élus au parlement européen refusent systématiquement de voter des lois en faveur des salariés (renforcement des droits des salariés, égalité homme/femme, santé au travail…). Ils s’opposent à tout texte luttant contre l’évasion fiscale et les délocalisations mais votent pour le secret des affaires. Leurs sénateurs quant à eux, lorsqu’ils ne sont pas absents, déposent des amendements visant à libéraliser davantage le marché du travail et à contourner l’action des syndicats.
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A la veille du premier tour, organisations et mouvements d’Église appellent à un sursaut citoyen
À la veille du grand rendez-vous démocratique qu’est l’élection présidentielle, dans un contexte de discrédit grandissant de la parole publique et de sentiment d’impuissance face à l’état du monde, nos organisations et mouvements d’Église appellent à un sursaut citoyen.
Cet appel fait écho à celui lancé par le pape François aux jeunes lors des Journées mondiales de la jeunesse à Cracovie en juillet 2016 : « Voulez-vous changer le monde ? ».
Cette interpellation nous est aujourd’hui adressée, à chacun et chacune, en ce temps électoral. Voulons-nous changer le monde et redonner sens à la citoyenneté, en ayant conscience d’habiter une même terre, en étant engagés vers un même avenir, en nous impliquant dans la gestion de la chose publique et en agissant pour l’intérêt général ?
En tant qu’acteurs de la société civile, notre rôle d’organisations et mouvements catholiques n’est pas de prendre parti mais bien de prendre part à la vie démocratique et d’inciter les citoyens à discerner les possibles et les souhaitables, à exercer leurs droits et leurs devoirs et à mettre en cohérence leur vote avec leurs convictions, leurs valeurs morales et leur foi.
Une inquiétude se développe chez celles et ceux qui habitent notre pays quant à l’avenir de leurs enfants et à la précarisation du travail et des liens sociaux. La stigmatisation de celui qui est différent, la volonté de construire des murs, la surenchère de propositions sécuritaires et identitaires : ces idées sont dangereuses pour une société qui aspire au vivre ensemble dans la paix et le respect de la dignité de chacun. On ne construit pas un projet de solidarité contre certains groupes et contre des personnes. On ne construit le lien social qu’avec celles et ceux qui vivent ensemble et participent au devenir de la communauté.
Notre foi et nos valeurs nous appellent à ne pas céder devant la colère, la peur et le rejet de l’autre, mais à plaider la cause des plus pauvres et à promouvoir le respect de la personne humaine et de l’environnement. Nous pensons que les solutions aux problèmes auxquels notre société est confrontée se trouvent dans l’ouverture, le dialogue et l’échange pour construire ensemble une France et une Europe plus justes dans un monde de droit et de dignité.
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Le numéro de Témoignage que vous tenez entre les mains est le premier de l’année. Nous venons de laisser derrière nous Noël et sa symbolique de lumière nouvelle pour entamer les premiers pas d’une année qui, sur bien des aspects, apparaît décisive et charnière.
En effet, des échéances électorales vont rapidement se présenter chez nous. Les débats qui marquent la campagne sont là pour nous rappeler que nous sommes au cœur de choix de société fondamentaux, qui touchent au devenir de notre vivre ensemble, à la possibilité pour chacune et chacun de contribuer au bien commun et de bénéficier d’une protection sociale digne de ce nom.
Des choix politiques éclairés
Que des millions de personnes, par leur engagement et/ou par leur vote aux primaires de la droite et de la gauche, s’investissent dans cette campagne pour affirmer de quel côté penche leur vision de la société de demain, est évidemment plutôt encourageant. Mais, comme chrétien, je ne peux m’empêcher de voir aussi que les catégories populaires, les personnes qui souffrent le plus des crises (économique, environnementale et poli¬tique), sont aujourd’hui les plus éloignées de ces choix politiques ; quand elles ne tombent pas sous l’emprise d’idées visant le repli sur soi, le rejet de l’étranger et l’intolérance. Sans doute faut-il entendre ce ’cri’ de toute une population oubliée et sacrifiée, qui ne parvient plus, ou alors difficilement, à vivre de son travail.
Une utopie combative
Sans doute y a-t-il aussi à interroger nos modes de production et de consommation, pour faire en sorte qu’ils répondent aux besoins de tous. N’y a-t-il pas également à redonner aux travailleurs un certain pouvoir sur ce qui est produit ? Je me retrouve pleinement dans l’interpellation qu’a lancée le pape François, en novembre dernier à Rome, lors de la rencontre des mouvements populaires (où l’ACO était représentée par Xavier Pottiez) : « Qu’arrive-t-il au monde d’aujourd’hui où, quand une banque fait faillite, des sommes scandaleuses apparaissent immédiatement pour la sauver alors que quand c’est l’humanité qui fait faillite, il n’y a pas une once de ces sommes pour sauver les frères qui souffrent tant ? » Cette interpellation nous invite, au fond, non seulement à nous laisser bousculer par le sentiment d’injustice mais surtout à ne pas nous y résigner. Cela suppose d’avoir les yeux ouverts sur toutes ces luttes, toutes ces expériences nouvelles qui cherchent depuis plusieurs années à redonner du sens à la démocratie (à l’image de Nuit Debout, l’an dernier, par exemple), et à rendre ce monde plus humain, plus solidaire. Ces signes d’une « utopie déjà là » travaillent en profondeur notre humanité et se manifestent avec une intensité variable selon les circonstances. « Utopie déjà là » que les défaites d’hier ne sont pas parvenues à éteindre et qui continue de chercher à advenir, malgré tout.
En regardant ces signes, en nous engageant auprès de nos frères et sœurs pour manifester cette utopie d’un monde de justice et de paix, peut-être pouvons-nous continuer d’entendre Jésus nous encourager : « Heureux les assoiffés et affamés de justice, ils seront rassasiés » (Mt 5,6).
Bruno Cadez, le 16 décembre 2016
Source: http://acofrance.fr/-359
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Propositions d’action des Mouvements populaires
Exclus du système, hommes et femmes, réunies lors de cette IIIème rencontre mondiale des mouvements populaire nous exprimons d’un commun accord que la cause commune et structurelle de la crise socio-environnementale est la tyrannie de l’argent, c’est-à-dire le système capitaliste dominant et une idéologie qui ne respecte pas la dignité humaine.
Nous sommes les créanciers d’une dette historique, sociale, économique, politique et environnementale qui doit être soldée. Pour cela nous formulons collectivement des centaines de propositions issues des dix engagements pris lors de la Rencontre de Santa Cruz de la Sierra, en 2015. Toutes sont importantes mais pour partager maintenant nous affirmons :
1. Nous souhaitons faire mémoire de Bertha Caceres, porte-parole de notre première Rencontre assassinée pour avoir promu des processus de changement et nous exigeons la fin des persécutions de tous les militants populaires. Comme peuples, défendons le droit à la paix basé sur la justice sociale.
2. Dans la perspective d’une démocratie participative et entière nous proposons d’impulser des mécanismes institutionnels qui garantissent un accès effectif des mouvements populaires, communautés autochtones et du peuple à la prise de décisions politiques et économiques.
3. Dans la perspective de la destination universelle des biens de la nature nous rejetons la privatisation de l’eau et nous exigeons qu’elle soit considérée comme bien du domaine public en lien avec la Déclaration des Nations Unies pour qu’aucune personne ne soit privée de l’accès à ce droit humain élémentaire.
4. Dans la perspective d’une réforme agraire intégrale et populaire nous proposons d’interdire le brevetage et la manipulation génétique de toutes formes de vie, en particulier des semences. Nous faisons notre la défense de la souveraineté alimentaire et le droit humain à une alimentation saine, sans produits agro-toxiques, pour mettre fin aux graves problèmes alimentaires dont souffrent des centaines de millions de personnes.
5. Dans la perspective d’une réforme du travail juste qui garantit un accès plein à un travail digne nous proposons de mettre en place un salaire social universel pour tous les travailleurs qu’ils soient du secteur public, privé ou populaire.
6. Dans la perspective d’une réforme urbaine intégratrice qui garantisse l’accès à un logement digne et à l’habitat nous proposons de déclarer l’inviolabilité du logement familiale pour éradiquer les expulsions qui laissent les familles sans toit.
7. Dans la perspective de construire des ponts entre les peuples nous proposons de construire une citoyenneté universelle qui, sans ignorer les identités d’origines. Abattez les murs de l’exclusion et de la xénophobie, accueillant dignement ceux qui se voient obligés d’abandonner leur foyer.
Nous souhaitons travailler au côté du pape François pour que ces propositions se transforment en réalité effective comme droits exigibles et respectés au niveau local, national et international. Nous encourageons les églises locales à faire des messages du pape François une réalité.
Source: www.acofrance.fr